Splendeur de la Spiritualité
… (re)découvrir un trésor
… se (ré)approprier un héritage
… (ré)inventer un avenir
Dans notre technocosme voué aux procédures et aux résultats tangibles et efficaces, à défaut de fécondité, on parle beaucoup de spiritualité. Étrangement d’ailleurs. Serait-ce une compensation qui rétablisse l’équilibre avec les contraintes et les nécessités qui nous assaillent, nous individus productifs et consommateurs que nous sommes sommés de devenir ? Allez dans une grande librairie généraliste et explorez dans le rayon Philosophie-Religion le secteur Spiritualité : l’essentiel qui vous y est proposé vous mettra au courant des techniques en vue d’une réussite de soi, d’un développement personnel, de méditations en vue de retrouver une sérénité (une ataraxie !) envolée depuis belle lurette ! Un travail sur soi pour retrouver une harmonie disparue : ce que les Anciens dans l’Antiquité appelaient askèsis, l’ascèse.
La spiritualité, ce n’est pas cela.
Écoutons l’expérience des croyants qui nous ont précédés depuis des siècles, voire des millénaires. Ils nous ont laissé les archives de cette expérience, de leurs tentatives, de leurs espérances, de ce à quoi ils sont parvenus et de ce qu’ils ont manqué. Que désirent-ils ? D’éprouver au plus près le contact, la proximité singulière du Dieu vivant – ou, quand ce mot-là fait peur, d’une Transcendance : et ainsi des philosophes de notre temps (comme Luc Ferry ou André Comte-Sponville) voudront promouvoir une “spiritualité sans dieu”. Ceux qui vivent de foi vive, s’ils ne revendiquent pas l’extrême du contact mystique, se contentent de vivre plus ordinairement la vie ordinaire avec son fatras de pesanteurs et de surprises sous la motion, le patronage de l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint ; et pour cela de trouver les moyens, les médiations, pour que l’amour ne faiblisse pas. Audace et persévérance n’en sont pas moins requises.
Les fidèles croyants ont en revanche la désagréable habitude d’identifier la spiritualité avec la piété (ou la dévotion, laquelle est une bonne chose, mais dont il faut user avec modération). L’excès de piété, s’il peut satisfaire notre petit ego personnel, peut devenir, à force de multiplier ses exercices, un écran trompeur qui interdira de laisser s’approcher le Dieu vivant qui souvent vient dans le silence et parfois même dans la désolation (cela même que l’on désigne comme nuit).
Ainsi allons-nous ouvrir les Académies spirituelles de Rueil à raison d’un entretien mensuel autour d’une figure de notre tradition chrétienne et de textes qu’elle nous aura laissés, de quoi nourrir débat et questions : Charles de Foucauld sera le premier. Cet entretien sera donné ou bien en soirée à Saint-Joseph de Buzenval (le mardi de 20h30 à 22h00) ou bien en fin d’après-midi à Saint-Pierre-Saint-Paul (le jeudi de 16h30 à 18h00 au 19 boulevard du Général de Gaulle).
Lancement les mardi 14 et jeudi 16 novembre. Notre objectif : que chacun devienne son propre “mystagogue” et boive à sa propre source.
En la fête de sainte Thérèse, Père François Marxer