Être des prophètes d’espérances !
Début janvier, je lisais dans un journal que « l’horloge de l’apocalypse » créée en 1947 aux USA a avancé d’une demi-heure et que nous étions alors à moins de deux minutes et demie de l’heure fatidique d’une catastrophe globale ou d’une fin du monde prévue pour minuit. C’est certainement à cause des différentes tensions dans le monde et de l’élection à la présidence de Donald Trump que les scientifiques inventeurs de cette horloge ont avancé l’heure. Espérons qu’ils vont bientôt la reculer…
Il est vrai que notre monde est saturé de mauvaises nouvelles et la télévision nous relaye, à longueur de journée, ces mauvaises nouvelles. Je ne vais même pas parler de l’Afrique qui a été comparée lors du premier synode spécial sur l’Afrique en 1994, à cet homme que les bandits ont frappé et abandonné à demi-mort (Lc 10, 25-37) ou récemment lors du second Synode, à ce malade grabataire à qui Jésus demande de se lever (Mc 2, 1-12).
Au-delà de ces maux et mauvaises nouvelles, les chrétiens sont, toujours et partout, appelés à être les porteurs de la Bonne Nouvelle d’espérance. Mais comment annoncer la « Bonne Nouvelle » dans un monde saturé de « mauvaises nouvelles » ? Nous avons vécu durant tout le temps pascal ce chemin qui nous conduit à être des hommes d’espérance. La Résurrection
du Christ nous donne l’assurance que le chaos n’aura pas le dernier mot. Par son ascension, l’Absent se rend présent à nous par son Esprit et nous invite à ne pas fuir les réalités de notre monde : « je ne suis pas dans le monde ; eux, ils sont dans le monde… » (Jn 17, 11a). Il nous invite plutôt à être solidaires de ceux qui souffrent et ont besoin de réconfort, de ceux qui ont un cœur tiède et ont besoin d’être réchauffés par notre ardeur, bref, à donner l’espoir à ceux qui désespèrent. Car, pour paraphraser le pape François, « là où il y a un chrétien, il devrait y avoir la joie ». Joie qui découle de notre belle vocation baptismale, celle d’être « prêtre, prophète et roi ». Le Christ est monté aux cieux mais par notre vie, nous sommes ses témoins et devons être des prophètes d’espérance !
Pour terminer, je vous donne en méditation cette prière anonyme, du Moyen Age qui parle encore aujourd’hui :
Le Christ n’a plus de mains,
Il a seulement nos mains,
pour faire aujourd’hui ses œuvres.
Le Christ n’a plus de pieds,
Il a seulement nos pieds,
Pour aller aujourd’hui vers les hommes.
Le Christ n’a plus de voix,
Il a seulement nos voix – la pauvre mienne –
Pour parler aujourd’hui de lui.
Le Christ n’a plus de forces,
Il a seulement nos forces,
Pour guider les hommes à lui.
Le Christ n’a plus d’évangiles, que les hommes lisent encore,
Mais ce que nous faisons en paroles et en œuvres,
C’est l’évangile qui est en train de s’écrire.
P. Joseph Guinaga