Par Francis Lapierre, diacre
Avec : Jérémie 31,31-34 ; Ps.50 ; Hb 5,7-9 ; Jn 12,20-33
Chers frères et sœurs,
Nous entrons dans la dernière semaine de Carême et déjà nous éclairent les lueurs de notre Résurrection !
Car l’annonce qui nous est faite s’adresse à tous. Jésus à l’occasion de sa rencontre avec des grecs – donc des païens aux yeux des Juifs – de bonne volonté, reprend le message que Jérémie destinait à Israël et à Juda, c’est-à-dire aux douze tribus réunies : « Voici la teneur de mon Alliance : Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple, car tous me connaitront, des plus petits aux plus grands. »
Quel est donc ce message universel ?
D’abord, la parabole du grain de blé : « Si vous voulez renaître, il faut que je m’en aille » dit Jésus. « Vous savez bien que le grain de blé doit être mis en terre, disparaître de votre regard pour croitre et prospérer l’année suivante, alors pourquoi ne pas me croire quand je vous dis qu’il en est de même pour moi et pour vous, parce que la Vie est éternelle ? » La question de Jésus est tellement pertinente que la parabole du grain de Blé est l’un des textes proposés par l’Église pour la célébration des obsèques.
Mais Jésus, par l’intermédiaire de Jean l’évangéliste, va encore plus loin : « La voix que vous avez prise pour un coup de tonnerre était pour vous. Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors et moi j’attirerai à moi tous les hommes. »
Mais, comme le dit Jean Tauler*, être attiré par Dieu n’est pas une mince affaire. C’est se débarrasser de tout ce à quoi nous tenons sur terre : « tout le bien extérieur ou intérieur auquel tu t’es attaché en y trouvant plein de satisfaction. » Tel est le prix à payer pour être vraiment exalté et tiré en Dieu.
Matthieu, l’homme de Loi, nous propose un tribunal séparant les brebis et les chèvres (Mt 25), en fonction de la manière dont nous nous serons occupés ou non de nos frères, mais il laisse à Dieu le soin de Juger !
Jean nous propose un travail à faire sur nous-mêmes, une conversion nous préparant à ce Jugement. Rien n’empêche de commencer dès maintenant. Puisse ce Carême nous avoir permis d’en poser les premières bases.
* Jean Tauler in « Missel des dimanches 2024 », pp. 265-266.