Par le Père Antoine Vairon
Sans l’Esprit-Saint… Mais en lui…
Dieu est loin… Le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfantement du Royaume.
Le Christ reste dans le passé… Le Christ ressuscité est là.
L’Evangile est lettre morte… L’Evangile est puissance de vie.
L’Eglise est une simple organisation… L’Eglise signifie la communion trinitaire.
L’autorité est une domination… L’autorité est un service libérateur.
La mission est une propagande… La mission est une Pentecôte.
Le culte est une évocation… La liturgie est mémorial et anticipation.
L’agir chrétien est une morale d’esclave… L’agir humain est déifié.
Mgr Ignace de Lattaquie, Métropolite de Syrie (+ 2012)
Voilà bien l’expérience, sans cesse renouvelée, qui maintient l’Eglise dans son élan fondateur depuis la première Pentecôte. Si Jésus a attiré des hommes et des femmes par la nouveauté de son Evangile, s’il a eu ensuite l’audace de les envoyer comme vecteurs de la diffusion de ce message, s’il a appelé de manière spécifique les apôtres à être les pasteurs de cette communauté neuve qu’il fondait, il n’a pas simplement fait œuvre humaine. Il a bien au contraire désiré, fondé, formé et doté son Eglise, pour qu’elle soit dans la suite de l’histoire le prolongement et l’actualisation de son œuvre. Et c’est bien une œuvre divine de salut, c’est-à-dire de conduite à Dieu et d’union à Dieu, qu’il a réalisée.
Cette œuvre créatrice a été constituée dans le souffle créateur de l’Esprit-Saint. De même, elle ne peut perdurer dans l’histoire sans être animée de l’intérieur par l’Esprit-Saint.
Réalité humano-divine qu’est l’Eglise, malgré la fragilité de ses membres. Nous ne pouvons pas l’oublier et le Concile Vatican II l’avait énoncé avec des termes qu’il nous faut porter dans notre médiation :
« Tout comme en effet la nature prise par le Verbe divin est à son service comme un organe vivant de salut qui lui est indissolublement uni, de même le tout social que constitue l’Église est au service de l’Esprit du Christ qui lui donne la vie, en vue de la croissance du corps » (cf. Ep 4, 16). (Constitution sur l’Eglise, n° 8)
L’Esprit-Saint agit donc d’une manière privilégiée dans l’Eglise et par l’Eglise.
Vouloir profondément être du Christ, vivre en chrétiens, catholiques, et être reconnus comme tels, conduit à désirer vivre dans l’Esprit : le connaître, l’aimer, le prier, repérer comment il agit, découvrir les charismes personnels qu’il nous donne pour que nous les offrions autour de nous, se laisser inspirer et guider par Lui. Telle est bien le chemin de notre vie chrétienne et les modalités de notre véritable croissance spirituelle.
Serait-ce trop haut ? Trop exigeant ? Nous ne pouvons oublier cette première Pentecôte où l’Esprit s’est donné à voir sous l’aspect de langues de feu qui se partageaient pour se poser sur la tête de chacun. L’Esprit d’Amour donné à chacun !
Comme nous pouvons porter dans notre prière tous les adultes qui reçoivent ce WE le sacrement de la Confirmation ! Ils vivent leur « pentecôte personnelle », selon la belle formule de St Jean-Paul II, et nous demandons pour eux qu’ils découvrent et déploient toutes les richesses de cette ‘vie dans l’Esprit’.
Comme nous nous réjouissons que les adolescents de 13-15 ans puissent de nouveau se rassembler au FRAT à Jambville. Ils vont sentir, voir, vibrer, partager, réfléchir, prier pendant trois jours : joyeuse expérimentation de la vie en Eglise avec l’Esprit-Saint comme grand protagoniste.
Comme nous confions aussi au Seigneur le grand rassemblement à Chambord des Scouts Unitaires de France à l’occasion des 50 ans de leur mouvement. Dans l’action de grâce pour les très nombreux fruits déjà portés par ce mouvement, nous désirons que l’Aventure scoute se poursuive pour les 30.000 jeunes et chefs présents ce WE… dans le pétillement de joie qui est un signe que l’Esprit du Ressuscité œuvre dans les cœurs.