Cela ne saurait rester vain
par le P. Antoine Vairon
Dans notre vie chrétienne, tout part d’un point initial : le surgissement du Christ hors du tombeau, don de vie du Père dans la puissance de l’Esprit.
Dans ce temps de Pâques où nous relisons les actes des Apôtres, nous sommes saisis dans ce mouvement qui court depuis les premières générations chrétiennes : l’étonnement devant le fait que notre Dieu ait eu la folie d’amour d’aller jusque-là, le tressaillement de notre cœur lorsqu’il murmure avec Marie Madeleine « rabbouni ! -doux maître- » ou avec Thomas le réaliste « mon Seigneur et mon Dieu ! ».
Mais le relèvement du tombeau de celui qui avait été rejeté par ses frères, ne saurait être perçu comme un ‘happy end’ hollywoodien, qui ne laisserait sur nos lèvres qu’un ‘ouf’ de soulagement parce, finalement, on préfère les histoires qui finissent bien à celles qui nous remettent devant les laideurs de la condition humaine ou le vertige de notre finitude. Au contraire, l’élévation du Christ en Croix est accomplissement de sa promesse d’attirer à lui tous les hommes ; le percement de son côté est réalisation de l’annonce que de son sein couleront des fleuves d’eau vive ; l’invitation faite à Thomas d’oser s’approcher des plaies désormais devenues glorieuses, est dévoilement que toutes nos souffrances peuvent devenir plaies apaisées.
Il nous faut donc en être convaincus : lorsque nous regardons Jésus à chaque moment de son mystère pascal, nous y voyons, d’une manière étonnamment divine mais dans le même temps singulièrement proche de notre humanité, l’amour offert. Amour offert.
Assurément. Et donc amour qui sollicite une réponse. Oserions-nous dire, à nous qui sommes lecteurs de la Bible depuis des siècles et avons été initiés par là même, aux sentiments du Dieu de toute vie : amour qui quémande une réponse ?
Et voilà les sacrements de l’Eglise ! Chacun d’entre eux est une rencontre. Chacun est contact entre cet amour offert et une vie individuelle, porté par l’élan de prière d’une communauté de croyants ; une vie qui accepte de se laisser toucher, rejoindre, transformer, aimer, réconcilier, vivifier.
Avez-vous réalisé qu’à chaque sacrement, vous faisiez la joie du Christ ?
Son sacrifice offert resterait vain ? Son amour offert demeurerait sans réponse ? Sa vie divine communiquée n’aurait aucun réceptacle humain ? A chaque fois que nous recevons un sacrement avec foi et ferveur, nous permettons que l’acte du Christ aille au bout de son désir et de sa réalisation : que l’amour offert soit reçu, que l’acte sauveur sauve son destinataire, que la semence divine féconde une personne humaine unique. Joie du Christ !
Devenus conscients de cela, notre participation aux sacrements de l’Eglise ne peut plus être routinière, conventionnelle ni blasée. Elle est chaque fois, même dans l’obscurité de la Foi, miracle de la rencontre avec le Ressuscité ! Sa vie pour nous… sa vie en nous !
Pendant tout le temps de Pâques, prier l’antienne mariale de ce temps
Et chaque jour, aux heures de l’Angélus, ou simplement le soir avant de vous endormir, redites l’antienne mariale du temps de Pâques, vous tournant vers celle dont l’espérance n’a pas failli et qui est le modèle de tout cœur croyant :
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Reine du ciel, réjouis-toi, Alléluia !
car le Seigneur que tu as porté, Alléluia ! est ressuscité comme il l’avait dit, Alléluia ! Prie Dieu pour nous, Alléluia ! V. Sois dans la joie et l’allégresse, Vierge Marie, alléluia. R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia |
Regina caeli, lætare, Alleluia !
Quia quem meruisti portare, Alleluia ! Resurrexit, sicut dixit, Alleluia ! Ora pro nobis Deum, Alleluia ! V. Gaude et laetare, Virgo Maria, alleluia. R. Quia surrexit Dominus vere, alleluia |