La communauté, lieu du pardon et de la fête
par le P. Antoine Vairon
Tel est le titre fort touchant du livre de Jean Vanier, fondateur de la Communauté de l’Arche qui permet à des personnes porteuses d’un handicap de vivre en foyer dans un cadre familial, que vous avez peut-être l’occasion de lire.
A lui seul, le titre de cet ouvrage est évocateur et il nous invite à regarder avec un soin particulier ces réalités belles et toujours en devenir que sont nos communautés paroissiales.
Alors qu’approche le changement de rythme qu’impose et permet l’été, le regard que nous avons à porter sur l’année écoulée n’est pas d’abord celui du bilan, mais bien d’avantage de la ‘relecture’. Car dresser un bilan des activités passées nous place rapidement dans la perspective de regarder ‘ce qui a marché’ ou ‘ce qui n’a pas marché’. La relecture, elle, nous invite plutôt à regarder ce qui nous a donné à vivre, ce que nous avons cherché à accomplir, et, en y prêtant attention, à déceler l’expérience de Dieu que nous avons faite à travers tous ces moments. Car Celui qui est la cause des liens qui nous unissent, est également Celui qui oeuvre sans cesse, par son Esprit, pour guider et vivifier l’Eglise de son Fils.
La communauté, lieu du pardon. Comment en serait-il autrement pour une communauté chrétienne qui redit chaque jour la prière que Jésus lui a laissée ?
Pour ma part, je demande sincèrement pardon à ceux et celles d’entre vous que j’ai pu heurter par une parole ou une attitude. Une première année de ministère curial dans un lieu qui n’est pas petit, avec des enjeux qui m’avaient été soulignés non seulement par notre évêque, mais également lors des très nombreuses consultations que j’avais faites ici en mai et juin dernier et encore à la rentrée, est forcément marquée de bien des maladresses. Tout comme je pardonne bien volontiers aux personnes qui ont été blessantes à mon égard. L’invitation du Seigneur est claire et stimulante ; la paix du coeur est à ce prix.
La communauté, lieu de la fête. La communauté de Notre-Dame-de-la-Compassion va ouvrir le bal ce samedi 23 juin par les feux de la Saint-Jean, avec l’émotion de voir la conclusion des quatre années de mission de son ‘foyer d’accueil’, Florence et Vincent Guguin ; celle de Saint-Joseph-de-Buzenval se réunit ce dimanche, en se réjouissant particulièrement des dix ans de sacerdoce du père Yannick Demey ; la communauté de Saint-Pierre-Saint-Paul se retrouve le jour même de sa fête patronale, le vendredi 29 juin, et ce sera notamment l’occasion de remercier le père Joseph Guinaga Madi de ses deux années de présence parmi nous, avant son retour au Tchad ; enfin, le samedi 20, les paroissiens de Sainte-Thérèse, qui avaient l’habitude de fêter à ce moment là l’anniversaire du père Pierre Aubry, se réjouiront que toute vie chrétienne soit communion des saints, dès cette terre et avec le Ciel.
Si chaque équipe ou groupe paroissial aime à se retrouver pour un temps convivial en fin d’année, et cela est bon, ces fêtes paroissiales revêtent une importance bien plus déterminante, car précisément elles ‘décloisonnent’ chaque groupe, en nous rappelant que nous ne sommes pas un patchwork d’activités juxtaposées, mais bien l’expression de la charité de l’Eglise dans tel ou tel domaine, et que notre activité ne peut se dire catholique et porteuse de fruit que si nous sommes dans cette communion affective et effective à la communauté paroissiale.
« Soyez dans la joie et l’allégresse », les retrouvailles de fin d’année s’inscrivent dans la saveur de sainteté à laquelle notre pape François nous a exhortés.
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