Par le Père Antoine VAIRON
Tout dans la vie de l’Eglise est référée à la mission que le Christ lui a confiée. « Certes, la mission propre que le Christ a confiée à son Église n’est ni d’ordre politique, ni d’ordre économique ou social : le but qu’il lui a assigné est d’ordre religieux. Mais, précisément, de cette mission religieuse découlent une fonction, des lumières et des forces qui peuvent servir à constituer et à affermir la communauté des hommes selon la loi divine » (Concile Vatican II1).
C’est ce qui fait que la vie paroissiale est au cœur de la vie de l’Eglise, car c’est là que des baptisés deviennent une communauté d’hommes et de femmes, appelés par l’Amour du Père éternel, rassemblés dans la grâce du Christ Jésus et vivifiés par l’Esprit de Sainteté. C’est là que coule la grâce des sacrements par lesquels le Christ vient toucher et sanctifier nos vies. C’est là tout spécialement que sont célébrés et offerts l’Eucharistie qui nourrit et fortifie et le Pardon qui purifie et relève. C’est là que notre extrême variété d’origines, d’âges, de situations devient unité dans le Seigneur.
Certes, les initiatives sont nombreuses et variées qui se déploient en multiples groupes de prière, de formation ou de réflexion, en associations ou mouvements qui déploient la vitalité du Christ dans des engagements éducatifs, culturels ou caritatifs. Et ces divers groupes savent bien -ou devraient savoir- qu’ils ne sont pas catholiques en eux-mêmes : ils ne le sont réellement que s’ils sont reliés de manière « effective et affective » (comme le disait Mgr Daucourt lorsqu’il était notre évêque) à l’Eglise confiée aux successeurs des apôtres que sont les évêques et à leurs collaborateurs, les prêtres, avec le service des diacres.
Cette structure vivante et vitale de l’Eglise ne signifie pas que seuls les évêques et les prêtres seraient responsables de la vie de l’Eglise. Tout baptisé-confirmé entend le Seigneur lui dire : « je te confie mon Eglise et sa mission, prends-y ta part ».
Dans la vie paroissiale, la responsabilité la plus forte qui puisse être confiée à un baptisé est d’être appelé comme membre de l’EAP (Equipe d’Animation Pastorale), telle qu’elle a été définie dans les orientations diocésaines de 2009. Car ces paroissiens sont associés à la charge pastorale du curé et, avec lui, veillent à ce que la ou les communautés paroissiales qui sont confiées à son ministère vivent du Christ et de son Evangile. Et y soient fidèles de manière joyeuse, créative et toujours renouvelée.
A Rueil-Malmaison, comme dans plusieurs villes de notre diocèse, plusieurs paroisses sont confiées à un curé unique. Autour de lui est constituée une EAP. Et chez nous comme dans ces autres lieux, notre tissu urbain a une telle densité, nos communautés paroissiales une telle vitalité que d’autres équipes participent à cette mission : « équipes paroissiales » (EP) à Rueil, parfois appelées « équipes locales » dans d’autres lieux.
Pour marquer les liens de communions et de collaboration, dans notre EAP de Rueil, chaque paroisse est représentée par un binôme, prêtre référent – laïc membre de l’EP. L’EAP est complétée de quelques personnes avec une mission sur tout Rueil et d’un diacre permanent.
Je vais au moins deux fois par an participer à une des rencontres d’EP de chaque clocher et nous en profitons pour y inviter les diacres permanents qui n’en seraient pas membres de manière récurrente.
Et trois fois par an, nous nous retrouvons avec tous les membres des quatre équipes paroissiales, les 15 « Laïcs en Mission Ecclésiale » (dont les ‘foyers d’accueils’), tous les ministres ordonnés, prêtres et diacres permanents. Cette instance permet de se connaître, de murir des projets communs et de se coordonner.
Samedi 23 novembre, Mgr Rougé réunit à Passy Buzenval les membres de toutes les EAP, les EP et les équipes locales de notre diocèse pour les soutenir dans cet engagement.
Lui, qui a participé au Synode sur la synodalité à Rome, nous a partagé que des évêques d’autres pays lui disaient leur admiration d’une telle collaboration déjà à l’œuvre de manière habituelle et institutionnelle entre prêtres et laïcs pour servir le Seigneur. De cette richesse nous devons être conscients.
1 Concile Vatican II, Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps, Gaudium et Spes, n° 42