Par le Père Jean-Louis Rouvière
« Et si tu faisais un pèlerinage ? » C’est ce que nous pouvons entendre lorsque nous sommes confrontés à l’épreuve : une maladie grave, une séparation, une nouvelle situation qui reconfigure notre vie en famille, au travail, avec nos amis etc. Une action de grâce pour un heureux évènement, une intercession pour un proche, un péché dont on veut être libéré, sont autant de motifs pour nos pèlerinage.
Dans l’Ancien Testament et dans la vie de Jésus
Depuis toujours, des sanctuaires ont attiré les hommes pour se rapprocher du sacré.
Dans l’Ancien Testament, la montagne est le lieu par excellence de la présence de Dieu, du sanctuaire et du pèlerinage : le mont Sinaï (avec Moïse et le don de la loi), le mont Nébo (où Moïse meurt après avoir contemplé la terre promise), le mont Sion, lieu du Temple de Jérusalem etc. Ces nombreux sanctuaires ont été progressivement remplacés par un seul lieu, celui où le Seigneur fait reposer son Nom (Dt 12), et où les Juifs sont invités à venir trois fois par an (encore maintenant), pour les grandes fêtes de Pâques, de Pentecôte et des Tentes.
Jésus a vécu tous ces pèlerinages à Jérusalem, dès son plus jeune âge, mais aussi avec ses disciples, en particulier la montée vers Pâques ayant conduit à notre salut : sa passion, sa mort et sa résurrection.
Traverser les épreuves avec l’espérance de Jésus
Les pèlerinages sur les lieux liés à la vie de Jésus se sont développés très tôt, comme en témoignent les écrits antiques du pèlerin anonyme de Bordeaux ou ceux d’Égérie (IVe siècle), ou encore la carte antique de l’église de Madaba, dans l’actuelle Jordanie. Ces pèlerinage pouvaient être une manière de demander une conversion intérieure, nécessaire pour traverser une épreuve.
Notre diocèse vient de vivre un beau temps de pèlerinage à Lourdes, pour accompagner les malades, signe que Dieu veut tous nous guérir de notre péché. « Que l’on vienne ici en procession » a dit la sainte Vierge à Bernadette.
Prochainement, la paroisse saint Joseph de Buzenval, propose à tous les croyants de Rueil de visiter le sud du Diocèse, pour fortifier notre espérance à travers les épreuves. Outre la découverte de bâtiments bien conversés et restaurés depuis le moyen-âge (Saint Hermeland précède de quelques années Notre-Dame de Paris), ce temps sera l’occasion de marcher pour prier intérieurement et confier notre réalité parfois douloureuse au Seigneur Jésus.
A la manière de Job, nos épreuves ne sont pas initiées par Dieu, mais semblent inévitablement liés à notre fragilité humaine. Ce pèlerinage est l’occasion de nous fortifier par l’Esprit saint, afin de traverser ces épreuves « avec persévérance et de recevoir la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu » (Jc 1,12).