Par le Père Antoine VAIRON
A l’origine de notre vie chrétienne, il y a un dynamisme : celui de la grâce de notre baptême qui nous inscrit dans cette communication d’amour, de Dieu à nous. A l’origine il y a la bienveillance de Celui qui nous a appelés à la vie par son acte créateur -et qui ne cesse de penser à nous dans cet acte toujours actuel-. Puis le Fils bien aimé s’est fait notre frère, s’est uni à nous par son Incarnation et nous a saisis dans le mouvement de sa Résurrection lorsque le sacrement du baptême nous a été conféré. Et l’Esprit de Sainteté, Esprit commun du Père et du Fils, agit dans nos cœurs, renouvelle sans cesse ce don d’amour de Dieu en nous et nous pousse -si nous lui sommes dociles, souples à ses inspirations- pour que cet amour reçu gratuitement puisse déborder gratuitement vers ceux qui nous entourent.
Voilà notre identité profonde ! Voilà le dynamisme interne de notre vie ! Voilà la vie baptismale en nous !
Mouvement perpétuel de vie divine qui est aussi conjointement celui de la communauté chrétienne aux quatre coins de la terre et celui de notre paroisse particulière, puisque le Christ est présent et agissant en elle.
Toutes les activités de l’Eglise sont irriguées de cette action de l’Amour du Dieu trinitaire en elle. La prière personnelle, la pratique des sacrements et les sollicitudes de la charité de chacun et chacune d’entre nous permettent à cette circulation d’amour de se répandre librement : sève divine qui donne une valeur particulière à la vie des baptisés unis à Jésus par la Foi et l’Amour. « Je suis la vigne et vous êtes les sarments ». « Tout sarment qui demeure en moi porte beaucoup de fruit… et c’est ce qui fait la gloire de mon Père » (cf. Jn 15).
Toute l’activité missionnaire de l’Eglise est comme une montée de sève qui fait éclore les bourgeons de nos initiatives et de nos propositions et qui suscite de nouveaux fruits en touchant les cœurs.
Dans ce WE où nous vivons le ‘Congrès Mission’ et durant lequel tous les paroissiens engagés sont bénis pour être envoyés en mission pour leurs services respectifs de cette année, c’est bien cette sève de l’Amour de Dieu qui désire se répandre.
Témoigner de Jésus et inviter de nouvelles personnes à découvrir le don de Dieu dans l’Eglise, ce n’est pas du racolage ni du prosélytisme, c’est désirer les faire entrer dans le dessein bienveillant du Dieu qui les appelle.
Comme il est bon, pour comprendre cela, de prendre le temps de relire le riche enseignement que nous donne le Concile Vatican II dans son décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise :
« Par nature, l’Église, durant son pèlerinage sur terre, est missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père.
Ce dessein découle de « l’amour dans sa source », autrement dit de la charité de Dieu le Père qui, étant le principe sans principe, de qui le Fils est engendré, de qui le Saint- Esprit procède par le Fils, nous a créés librement dans sa surabondante bonté et miséricorde, et nous a de plus appelés gracieusement à partager avec lui sa vie et sa gloire ; qui a répandu sur nous sans compter sa miséricorde et ne cesse de la répandre, en sorte que lui, qui est le créateur de toutes choses, devienne enfin « tout en tous » (1 Co 15, 28) en procurant à la fois sa gloire et notre bonheur. Il a plu à Dieu d’appeler les hommes à participer à sa vie, non pas seulement de façon individuelle sans aucun lien les uns avec les autres, mais de les constituer en un peuple dans lequel ses enfants, qui étaient dispersés, seraient rassemblés dans l’unité (cf. Jn 11, 52) ». (Ad Gentes, n°2).
Chaque baptisé prend des engagements d’Eglise selon ses disponibilités et sa générosité, mais tous sans exception sont inscrits dans ce mouvement de la vie et de la grâce divine qui veulent se communiquer.