Par le Père Guillaume Leclerc
“Pour les apôtres qui voyaient Jésus et lui parlaient, il était facile de croire. Mais pour nous ?” Voilà ce que nous pouvons parfois nous dire, et c’est bien ce que je me disais quand j’étais enfant. Je regrettais de ne pas avoir eu la chance de vivre au temps du Christ : j’aurais pu être avec ses disciples, le côtoyer, voir ses miracles, avoir la preuve de sa résurrection. Alors j’aurais pu témoigner autrement.
A travers la prière et les rencontres, cependant, la Bible est devenue une parole vivante. Elle ne parlait pas toujours de la même manière : parfois comme la voix d’un brise légère, parfois comme la voix des grandes eaux. Grâce à elle, les premiers Hébreux qui marchaient dans le désert, les prophètes qui cherchaient Dieu pour eux et pour les autres, enfin et surtout les apôtres sont devenus des proches.
Parmi les disciples, Pierre et Paul, qui paraissaient parfois lointains, ont aussi commencé à me parler. Pierre tient au Christ même si son amour le dépasse. Il ne comprend pas tout tout de suite, mais quand il voit clair, il va en profondeur. Il n’a pas peur de se jeter à l’eau. Paul veut se faire tout à tous pour en sauver en tout cas quelques uns. Il est à la fois passionné et plein d’attention. Il sent que la puissance de Dieu se déploie dans sa faiblesse. De tout cela, nous pouvons recevoir quelque chose.
Pierre et Paul aimaient profondément leur communauté. « Nous souhaitions vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, tant vous étiez devenus chers », témoigne ainsi saint Paul. Les séparations leur ont coûté. Mais ils croyaient que Dieu passerait par là pour ouvrir d’autres portes.
Chaque fois que la parole de Dieu nous travaille, nous pouvons faire la même expérience. Dieu peut passer par nous pour ouvrir des portes de manière totalement inattendue. Il en ouvre aussi chez nous. Pendant trois années, c’est ce qu’il m’a donné de vivre à Rueil. J’ai souvent été surpris par ce qu’il faisait en moi, plus souvent encore par ce qu’il réalisait chez les autres.
Il y a une grande joie à rencontrer Dieu, il y a une joie différente à voir que les autres le rencontrent. Cette joie est très grande et je souhaite à beaucoup de la découvrir. De très grand cœur, je remercie Dieu de me l’avoir montré. Et très simplement, je vous remercie tous de m’avoir ouvert la porte de votre cœur.
Que Dieu soit béni pour tout ce qu’il a commencé à faire et qu’il achève en nous ce qu’il a commencé. Lui seul a fait des merveilles, il en fera de plus grandes encore !