Par le Père Marc Leroi
En ce temps pascal, nous célébrons le mystère de la Résurrection de Jésus-Christ qui nous ouvre l’entrée de la vie éternelle. Par la solennité de l’Ascension, nous fêtons la montée au ciel du Christ avec son humanité glorieuse. Assis à la droite du Père, le Seigneur se penche vers nous et nous console. Il prépare une place pour ceux qui ont vécu selon l’amour de Dieu. Il s’apprête à envoyer à ses disciples l’Esprit Saint.
Dans la prière, nous nous préparons à recevoir celui-ci. Par l’orientation de toute notre existence, nous imitons Jésus-Christ dans son humilité et la perfection de sa vie donnée par amour. Nous demandons au Seigneur de ne vouloir que lui, de laisser se déployer en nous les vertus chrétiennes, de demeurer fidèles et vigilants, détachés de l’esprit du monde. Nous cultivons ce qui, en nous, est destiné à monter au ciel avec le Christ. Nous rejetons ce qui, en nous, nous retient loin de lui. Saint Augustin l’exprime ainsi : « Que là-haut soit notre cœur et nous trouverons ici le repos. En attendant, montons au ciel en esprit avec le Christ ; quand le jour de la promesse sera arrivé, nous pourrons le suivre avec notre corps. »
Dans ce temps intermédiaire entre l’Ascension et la Pentecôte, nous nous inspirons de ce qu’a vécu la première communauté des disciples. Elle a éprouvé la séparation physique d’avec le Seigneur. Les yeux levés vers lui, elle a attendu et appelé le Défenseur promis. Elle a espéré avec confiance et un profond désir la nouvelle venue du Fils de l’homme. Elle a constitué l’Église naissante. Elle a exercé la prière et la charité. Elle a préparé l’exercice des charismes et des ministères qui font vivre et grandir le Corps mystique du Christ.
La prière liturgique de l’Église nous guide. Elle nous enseigne l’orientation juste de nos pensées et intentions, vers le Seigneur en gloire qui nous envoie l’Esprit Saint :
« Nous l’appelions de nos vœux, ce jour rayonnant de lumière,
où le Christ, Dieu, espoir du monde, s’élève jusqu’au sommet des cieux.
Comme trophée du grand combat où il terrassa le prince de ce monde,
il présente aux regards du Père la gloire de son corps victorieux.
Porté par la nuée lumineuse, il devient l’espoir des croyants ;
il ouvre enfin le paradis fermé par nos premiers parents.
Louange donc et gratitude au vainqueur qui nous sauve tous ;
notre corps fut porté bien haut jusqu’au palais du Roi du ciel.
Avec les habitants du ciel, exultons d’une même joie :
il va se montrer à eux, il ne s’éloigne pas de nous.
Maintenant, Christ, en montant au ciel, élève jusqu’à toi notre cœur
et envoie-nous d’en haut l’Esprit qui procède du Père et de toi. »
(Hymne grégorienne des Laudes du temps pascal à partir de l’Ascension, Optatum votis)