Saint Jean-Paul II
En cette fête de la divine Miséricorde que le pape Saint-Jean Paul II a instauré en la plaçant volontairement sur le dimanche qui conclu l’octave de Pâques, il est bon de nous nourrir encore de ses enseignements.
Le Christ révèle Dieu qui est Père, qui est « amour », comme saint Jean le dira dans sa première lettre : il révèle Dieu « riche en miséricorde », comme nous le lisons dans saint Paul.
Plus que le thème d’un enseignement, cette vérité est une réalité qui nous est rendue présente par le Christ. Manifester le Père comme amour et miséricorde c’est, dans la conscience du Christ lui-même, exprimer la vérité fondamentale de sa mission de Messie (n° 3)
(…) Parce que le péché existe dans ce monde que « Dieu a tant aimé qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16), Dieu qui « est amour » (1 Jn 4, 8) ne peut se révéler autrement que comme miséricorde. Cela correspond non seulement à la vérité la plus profonde de cet amour qu’est Dieu, mais aussi à la vérité intérieure de l’homme et du monde qui est sa patrie temporaire. La miséricorde, en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie. Infinie donc, et inépuisable, est la promptitude du Père à accueillir les fils prodigues qui reviennent à sa maison. Infinies sont aussi la promptitude et l’intensité du pardon qui jaillit continuellement de l’admirable valeur du sacrifice du Fils. Aucun péché de l’homme ne peut prévaloir sur cette force ni la limiter. Du côté de l’homme, seul peut la limiter le manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la pénitence, c’est-à-dire l’obstination continuelle qui s’oppose à la grâce et à la vérité, spécialement face au témoignage de la croix et de la résurrection du Christ.
C’est pourquoi l’Église annonce la conversion et y appelle. La conversion à Dieu consiste toujours dans la découverte de sa miséricorde, c’est-à-dire de cet amour patient et doux comme l’est Dieu Créateur et Père : l’amour, auquel « le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ » (2 Co 1, 3) est fidèle jusqu’à ses conséquences extrêmes dans l’histoire de l’alliance avec l’homme, jusqu’à la croix, à la mort et à la résurrection de son Fils. La conversion à Dieu est toujours le fruit du retour au Père riche en miséricorde.
(…)
Au nom de Jésus-Christ crucifié et ressuscité, dans l’esprit de sa mission messianique toujours présente dans l’histoire de l’humanité, nous élevons notre voix et nos supplications pour que se révèle encore une fois, à cette étape de l’histoire, l’Amour qui est dans le Père ; pour que, par l’action du Fils et du Saint-Esprit, il manifeste sa présence dans notre monde contemporain, plus fort que le mal, plus fort que le péché et que la mort. Nous supplions par l’intermédiaire de Celle qui ne cesse de proclamer « la miséricorde de génération en génération », et aussi de ceux qui ont déjà vu s’accomplir totalement en eux les paroles du Sermon sur la montagne : « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (n° 15).
Dieu de miséricorde infinie,
tu ranimes la foi de ton peuple par les célébrations pascales ;
augmente en nous ta grâce pour que nous comprenions toujours mieux
quel baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître,
et quel sang nous a rachetés. Oraison du dimanche de la divine Miséricorde