Par Henri de Guillebon, diacre
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs »
Le début du Cantique de Zacharie, qui est chanté pendant les Laudes, pourrait nous servir de guide dans notre route vers Pâques.
De bénédiction, de visite et de rachat il sera question dans l’Evangile de ce dimanche : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas… ».
L’arrachement, ce sera dans l’Evangile du dimanche suivant : « Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle ». Cet arrachement pour notre salut se fait dans la souffrance. La souffrance, Jésus va la rencontrer dans sa Passion (Semaine Sainte). Quant à nous, cet arrachement à l’ennemi est douloureux, tant nos liens avec lui sont solides du fait de nos péchés, tant nos compromissions avec nos oppresseurs sont fortes.
Mais cette délivrance dans la douleur est nécessaire pour que chacun de nous puisse vraiment porter du fruit, faire fructifier ses talents, avec pour seule vraie joie la Gloire de Dieu, avec pour seul vrai bonheur, celui de contempler sa Face ; pour que nous passions du « A moi la gloire » à « A Toi la Gloire » (Chant Pascal).
Ce choix de renoncer pour aimer davantage, Dieu et son prochain comme soi-même, dans l’Esprit, n’est pas l’expression de la charité, c’est la charité elle-même. C’est d’ailleurs une des strophes qui suit dans le « Zacharie » : « Afin que délivrés de la main des ennemis / nous le servions dans la justice et la sainteté / En Sa Présence tout au long de nos jours ».
En route vers Pâques, en route vers la sainteté.
Bon carême.