Par le Père Antoine Vairon
Lorsque Mgr Albert Rouet, devenu évêque de Poitiers, était invité à témoigner de son ouverture à la Foi catholique, alors qu’il était étudiant, il aimait raconter que ce qui l’avait attiré était le fait que ses amis chrétiens étaient toujours un peu balbutiants lorsqu’ils parlaient de leur Foi. Bien loin de l’avoir détourné, c’est au contraire un aspect qui l’avait attiré. Il réalisait que ses amis ne lui tenaient pas un discours préformaté ou semblable aux idéologies en vogue, mais qu’au contraire ils essayaient, même maladroitement, de rendre témoignage d’une réalité plus grande qu’eux-mêmes. Cette curiosité l’a ouverte au mystère même de Dieu, dont les chrétiens sont porteurs.
Dieu attire. Il est cette source de vie qui se dévoile comme une source vive à laquelle les cœurs assoiffés peuvent venir se désaltérer et trouver des forces nouvelles qui leur étaient jusqu’alors inconnues. « Si tu savais le don de Dieu, et celui qui te dit ‘donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive », dévoile Jésus à la Samaritaine (Jn 4, 10).
J’ai déjà eu l’occasion de partager à certains d’entre vous que, cette année pastorale, nous avons une douzaine de jeunes étudiants ou jeunes professionnels qui se sont mis en contact avec notre communauté paroissiale et qui nous ont demandé à pouvoir se préparer pour recevoir le baptême. Magnifique !
Si eux font la démarche de pousser la porte de nos églises, de venir partager nos liturgies alors qu’ils se demandent au départ s’ils avaient seulement le droit d’y participer, s’ils mènent leurs recherches sur internet pour se renseigner sur la Foi chrétienne, c’est qu’il y en a également bien d’autres. Bien des cœurs qui ont soif. Bien des cœurs qui sont attirés par une recherche spirituelle, alors même que ce n’est pas le cadre familial qui les y a ouvert. Bien des cœurs qui cherchent Dieu, sans toujours savoir le nommer au départ.
Voilà bien la raison d’être de notre semaine missionnaire qui a pris, depuis sa première édition en 2018, l’appellation de « semaine de la Joie » : faire rayonner notre joie d’avoir reçu la grâce de la présence du Christ dans nos vies, permettre à des personnes de se mettre au contact de notre vie paroissiale à travers les multiples activités partagées, susciter des rencontres et des conversations à travers lesquelles le Seigneur lui-même pourra passer pour toucher les cœurs.
Et aussi fournir l’occasion de circuler de paroisse en paroisse, d’aller soutenir les activités des autres, puisque volontairement la plupart du temps elles ne se chevauchent pas. Et témoigner par la même de l’unité de la communauté catholique de notre ville à travers le visage varié de ses paroisses et multiples réalités d’Eglise. Je vous invite à relever le défi de la ‘créanciale de la joie’ : avoir vécu cette semaine au moins une activité dans chacune de nos paroisses, plus la ‘maison d’église’ Saint Maximilien Kolbe. Prenez donc votre bâton de pèlerin ! Faites tamponner votre créanciale, reçue à l’église, à chaque étape.
Vous le savez, c’est bien le Christ qui est au centre. C’est lui dont la présence rayonne en toute initiative chrétienne. C’est lui qui nous envoie. C’est lui qui attire. C’est lui seul qui sauve.
Le Seigneur Jésus ne vous demande pas d’être parfaits avant d’aller parler de lui. Il saura se servir de notre langage balbutiant. Il nous demande d’aller témoigner qu’Il est lui-même la richesse de nos vies, une richesse qui s’offre à chacun !