Par le père Antoine Vairon
Ce week-end, le groupe rueillois du Parcours Alpha est en train de vivre le week-end de Retraite qui est un moment majeur de cette proposition. Sur les 25 participants du parcours de cette année et du groupe des « serviteurs », la grande majorité d’entre eux pourra vivre ce temps qui est centré sur la découverte du Saint Esprit.
Le Parcours Alpha offre un lieu tout à fait favorable de partage, dans un cadre marqué par un accueil fraternel et chaleureux, porté par la prière d’un petit groupe qui prend celle-ci véritablement comme service au bénéfice de toutes les relations qui se tissent là.
Au fil des rencontres du lundi soir, les participants peuvent faire droit à leurs questionnements spirituels, se rendre compte que la quête de sens qui habite leur vie est partagée par d’autres et découvrir que le Christ vient rejoindre cette recherche humaine par la saveur de sa Parole et le réconfort de sa lumière divine.
Comme il est heureux d’avoir ainsi un lieu dans nos paroisses qui permette d’accueillir des personnes qui sont en recherche. Mais nous devons être profondément convaincus que tous les cœurs qui nous entourent, des plus familiers aux plus anonymes que nous croisons dans la rue, sont également en recherche.
Le concile Vatican II enseigne que : « L’Église sait parfaitement que Dieu seul, dont elle est la servante, répond aux plus profonds désirs du cœur humain que jamais ne rassasient pleinement les nourritures terrestres. Elle sait aussi que l’homme, sans cesse sollicité par l’Esprit de Dieu, ne sera jamais tout à fait indifférent au problème religieux, comme le prouvent non seulement l’expérience des siècles passés, mais de multiples témoignages de notre temps. L’homme voudra toujours connaître, ne serait-ce que confusément, la signification de sa vie, de ses activités et de sa mort » (Constitution sur ‘l’Eglise dans le monde de ce temps’, n° 41).
Les façades d’indifférence, parfois d’ironie ou de rejet face à la foi, ne doivent pas nous déconcerter ni nous arrêter. Le disciple du Christ est institué comme « pêcheur d’hommes » pour aller rejoindre la quête de sens de chacun.
De même, nous ne devons pas nous laisser impressionner par le vent de succès des magazines de bien-être, des techniques de développement personnel, de l’affirmation parfois ostentatoire de la recherche d’un épanouissement qui court souvent le risque d’être trop autocentré. Toutes ces formes très contemporaines pourraient bien laisser le cœur humain insatisfait si le but ultime de l’existence humaine comme possibilité de rencontre avec Dieu est laissé de côté.
Comme la nourriture spécifique du corps est constituée d’aliments matériels et du bienfait de l’exercice physique, nous devons être intimement convaincus que la nourriture spécifique de l’âme n’est autre que Dieu lui-même et la vérité qui est en Dieu.
En ce début d’année, nous pouvons désirer profondément que l’année 2024 soit bien une « année de Grâce » pour des personnes qui nous entourent pour découvrir que « le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (idem n°22).
Réelle découverte pour certains, redécouverte d’une vérité parfois trop négligée pour d’autres, elle devient occasion de commencements ou de recommencements. « Celui qui marche à ma suite aura la lumière de la Vie » affirme Jésus (Jn 8, 12).
Que nous ayons nous-mêmes une telle ardeur et une telle passion pour l’Évangile, afin que nous puissions contribuer à mettre les soifs profondes du cœur humain en contact avec cette source Vive.