Par le Père Antoine Vairon
« Une fois de plus, nous nous trouvons au milieu d’une crise politique et militaire. Nous avons été soudainement catapultés dans une mer de violence sans précédent. La haine, que nous subissons malheureusement déjà depuis trop longtemps, va encore s’accroître et la spirale de violence qui s’ensuivra créera encore plus de destruction. Tout semble parler de mort ».
Tels sont les mots avec lesquels les ‘ordinaires – c’est-à-dire les évêques – catholiques de Terre Sainte’*, ont ouvert le message qu’ils ont adressé mercredi aux membres de leurs communautés pour ensuite les encourager à se tourner vers le Père éternel afin de répondre au déchainement de violence qui s’est abattu sur leur pays ces derniers jours.
Avec quelles tristesse, douleur et consternation avons-nous appris depuis samedi dernier les événements de l’attaque perpétrée par les membres du Hamas depuis la bande de Gaza, ses conséquences meurtrières et la riposte terriblement violente de l’armée israélienne.
Les observateurs attentifs et les connaisseurs de la Terre Sainte avaient déjà constaté que, depuis le début de l’année 2023, on dénombrait déjà 227 victimes côté palestinien et 39 côté israélien, sans que cela ne suscite ni émotion ni réaction de la part de la communauté internationale. Un terreau de haine et de ressentiment allait grandissant.
Nous ne sommes pas juste des spectateurs atterrés de la nouvelle guerre qui s’étale sous nos yeux. Nous sommes partie liée à cette terre et à son histoire. Comme chrétiens, nous croyons que Dieu a choisi de se révéler dans ces lieux, d’une manière particulière, à un peuple pour rejoindre tous les peuples de tous les temps. Ce qui s’est passé là a eu une répercussion universelle et revêt par la même une valeur particulière. Comme chrétiens nous croyons que le sommet de cette révélation est accompli en Jésus, en qui Dieu vient nous visiter et nous ouvrir à la Foi véritable, l’attitude juste de l’humanité devant le Dieu de l’Alliance.
Comment ne pas être abasourdis devant la négation de droits des hommes et des devoirs envers Dieu par les auteurs de la folie meurtrière à laquelle nous assistons. Comment ne pas être révulsés que dans les deux camps, certains prétendent agir au nom de Dieu. Prions pour les âmes des violents, car ils auront un compte terrible à rendre à Dieu dont ils ont obscurci le visage sur la terre et porté atteinte à ses enfants. Prions pour les âmes des victimes qui ont été emportées dans un tourbillon d’injustice destructrice et qui auront à pardonner à leurs bourreaux. Prions pour les hommes et les femmes ordinaires qui ne demandaient qu’à vivre paisiblement leurs vies familiale et civile et qui sont broyés par des forces qui les dépassent. Prions pour les décideurs à tous les niveaux, pour que leur conscience humaine se hisse à la hauteur des enjeux d’apaisement et de bien commun qui sont leur responsabilité propre.
Et comme chrétiens, nous savons également que le Christ Jésus a offert sa vie sur la Croix, présence de Dieu au cœur même de la folie humaine, pour que le mal n’ait pas le dernier mot dans notre humanité, aussi bien collective que personnelle. Découvrant et contemplant l’œuvre de la croix, Saint Paul s’écria : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix. […] A partir des deux, le juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme Nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps au moyen de la Croix ; en sa personne, il a tué la haine » (Eph 2, 14-16).
Illusoire et éphémère est et sera la victoire des armes, puisqu’elles se remettent vite à cracher leur mortel venin.
C’est pourquoi nous appelons de notre prière la victoire du Christ dans les cœurs. Si nous constatons combien sont éloignés les cœurs et les esprits de la personne et du message du Christ, nous demandons instamment dans notre prière que leur influence rejoigne même ceux qui ne le connaissent pas, voire le rejettent.
C’est pourquoi nous vous invitons à vous joindre tout spécialement à la journée de prière et de jeûne proposée aux catholiques de Terre Sainte par leurs évêques le mardi 17 octobre. (Proposition ci-dessous)
Notre pensée rejoint aussi tout particulièrement les communautés amies que nous nous réjouissions d’aller visiter avec 40 paroissiens lors de notre pèlerinage paroissial qui devait partir le 24 octobre et qui a dû, comme vous le comprenez bien, être annulé. C’était pour aller les soutenir que nous projetions de partir.
Notre Eglise de France a un lien privilégié avec la Terre Sainte. Gardons-le éveillé, spécialement dans cette période où les populations qui y vivent y sont dramatiquement éprouvées.
* les responsables des Églises latine, grecque-melkite, maronite, arménienne, syriaque, chaldéenne.
- S’associer à la journée de prière et de jeûne pour le retour de la paix en Terre Sainte
Mardi 17 octobre, vous pouvez assister à l’une des messes du jour : 8h30 St-Pierre-St-Paul, 12h30 chapelle st Maximilien Kolbe, 18h, chapelle des oblates de l’Eucharistie.
Le soir, les hommes se réunissent pour une prière de 21h à 21h30, suivie d’un moment convivial au 19 Bd de Gaulle.
Et nos frères de la paroisse de Suresnes nous proposent aussi de les rejoindre pour un temps de prière qu’ils ont chaque dimanche en l’église ND-de-la-Paix, de 17h à 17h45, et qui, le 15/10, portera spécialement cette intention.