Par le Père Antoine Vairon
L’entrée dans les mois d’été, après l’activé souvent intense du fil de l’année, offre l’occasion d’un rythme plus posé et l’opportunité de faire de ce changement un moment privilégié pour notre vie intérieure.
Permettez-moi de vous proposer trois mots, qui sont comme trois attitudes qui peuvent nous guider.
Relecture :
Regarder la période écoulée. Regarder ce que nous avons accompli, ce que nous avons vécu. Pas un simple bilan, car le bilan est souvent assez factuel, voire matériel. Nous faisons le compte des réussites et des échecs… Des objectifs atteints ou non…
Faire une relecture de vie est plus précieux et plus profond, car même à travers les difficultés, nous pouvons voir des moments de lumière, de la solidarité à l’œuvre ; nous pouvons discerner des qualités mises en action.
Nous demander ce qui a vraiment compté pour nous durant l’année scolaire écoulée nous rend attentifs à ce qui nous a fait grandir en humanité, ce qui nous a fait grandir dans notre attachement au Christ.
Dans notre tradition catholique, nous faisons cette relecture de vie sous le regard de Dieu, c’est-à-dire dans cette bienveillance de l’amour qui donne sa vraie portée aux choses. Ce qui est réellement vécu et partagé dans l’amour, car c’est cela qui a un poids d’éternité.
Culture :
Que ce soit en France ou à l’étranger, que ce soit dans des lieux prestigieux ou les régions plus humbles, il y a toujours des choses à découvrir. Il y a toujours la trace des efforts des hommes, des métiers qui ont façonné des territoires, modelé ces paysages parfois si familiers et auxquels notre âme est attachée.
Se laisser toucher par ce qu’il y a de plus beau dans le génie humain.
Et comment ne pas être émerveillé de ce que Georges Duby, historien du Moyen Âge, appelait « le blanc-manteau d’églises » qui recouvre la France et qui raconte cette soif de Dieu, cet enchevêtrement des activités humaines et de la prière des hommes, cette proximité de Jésus-Christ qui vient s’intéresser à nos efforts et nous rejoindre sur nos routes humaines. Petite ou grande, chacune mérite d’être visitée.
Ressourcement :
Pour tous ceux qui ont l’occasion de se déplacer durant l’été, c’est souvent un moment privilégié de contacts avec la nature. Pour certains, c’est l’émerveillement de grands paysages, de régions à la végétation et au charme variés.
Pour les chrétiens, ce regard posé sur la nature est contemplation de l’œuvre de la création de Dieu qui nous parle de beauté, qui nous parle de patiente croissance, qui nous parle d’interaction entre les divers éléments de l’environnement. Comme le souligne le pape François sur l’encyclique sur l’écologie Laudato si ‘Tout est lié’.
Même les personnes qui restent tout l’été Rueil-Malmaison peuvent profiter du ralentissement du rythme de ces mois, pour avoir ce regard de contemplation de la nature : un parc public, un simple massif de fleurs peut réjouir le cœur, car contempler, c’est regarder avec amour.
Et on peut contempler aussi bien les choses que les gens qui nous entourent : chacun est unique et précieux aux yeux de Dieu !
Ce sont là quelques pistes, qui peuvent aussi fournir le terreau propice à cette disposition d’âme de l’accueil et de la disponibilité à l’imprévu : le Dieu d’amour passe par les rencontres et il passe bien souvent dans l’imprévu.
À tous, je souhaite un bon été qui soit propice aux ressourcements et à la dilatation de l’âme.