Par Francis Lapierre, diacre
Chers frères et sœurs
Depuis ce fameux dimanche de la Miséricorde où Jésus prit corps devant les disciples rassemblés (sauf Thomas, nous dit Jean), et nous partagea son Esprit Saint, l’Évangile de Jean nous accompagne pour nous montrer comment l’impensable retour de Jésus avait été annoncé à l’avance par Jésus lui-même, pour tous ceux qui veulent l’aimer et donc, croient en lui.
Importante est chez Jean la notion de demeure. Il nous dit que le Père et le Fils demeurent en nous les croyants, comme s’ils étaient chez eux ! Une demeure (la même ou une autre ?), nous est promise au Ciel, où nous serons comme chez nous !
Cette promesse, c’est à Jean que nous la devons. N’oublions jamais que Jean, le plus jeune et la mascotte du groupe des Douze, avait obtenu le privilège – que nous lui envions tous – de prendre ses repas à côté du Maitre.
Elle est fondamentale : elle implique que la mort nous sauve de l’anonymat, promis sur terre à tout mortel, alors que notre personnalité demeure immortelle, comme celle de Jésus retrouva ses disciples entre Pâques et Pentecôte.
Dès ce chapitre 14, Jésus annonce la venue du Défenseur, « de l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom ». Un lecteur attentif découvrira que la venue de l’Esprit Saint est annoncée cinq fois (14,16/14,26/15,26/16,7/16,13) dans l’Évangile de Jean. Ce chiffre cinq, qui rappelle les cinq Livres de la Torah juive – L’Esprit remplace la Loi – est-il dû au hasard ? Nous n’en croyons rien, vu le niveau de culture juive des évangélistes !
Jésus enfin nous laisse sa paix et nous donne sa paix. Ce n’est pas à la manière du monde qu’il nous la donne, une sérénité intérieure ou la paix entre les nations. Ce qu’il nous donne, c’est la confiance qui permet non d’affronter mais d’épouser la mort.
« Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père. »
La simplicité apparente des mots masque chez Jean une théologie exigeante mais accessible à tous parce qu’elle prend, non le chemin de l’intellect, mais celui du cœur, comme Matthieu au chapitre 11 : « Je te rends grâce Père, parce que ce que tu as caché aux savants tu l’as révélé aux plus petits. »
« Je vous ai dit ces choses avant qu’elles n’arrivent ; ainsi lors qu’elles arriveront, vous croirez. » nous dit Jean dans le texte d’aujourd’hui.
Est-ce aussi simple ? Nous croyons, ou admettons, la résurrection du Christ mais nous n’osons pas nous poser la question pour nous-mêmes… Alors, relisons l’Évangile de Jean après le lavement des pieds des disciples par Jésus. Et prenons le temps de le méditer…