Par le Père Guillaume Leclerc
Avec ses lumières et ses chants, l’Avent nous fait sortir de la grisaille de novembre et nous entraîne déjà vers la joie de Noël.
En cette nouvelle année liturgique, l’Avent nous apporte de plus un cadeau surprenant : une traduction nouvelle de notre Missel. Dès ce dimanche, nous allons devoir exercer notre vigilance sur des parties de la messe qui nous semblaient bien acquises, et qui changent subtilement.
Faut-il parler de cadeau piégé ? Nous le savons tous, la liturgie ne laisse pas indifférent… D’un côté elle nous rassemble (liturgie, en grec, veut dire “l’œuvre du peuple”). D’un autre elle nous dépasse : elle est par excellence l’Oeuvre de Dieu. Parce qu’elle implique toute notre personne – âme et corps à l’unisson -, parce qu’elle exprime solennellement notre foi commune, la liturgie passionne et peut diviser.
Les questions de traduction, rien qu’à elles, autoriseraient des discussions sans fin. Traduttore, traditore, dit le proverbe : traduire, c’est trahir. Entre la conformité à la lettre et la fidélité à l’esprit, qui se vantera de rendre parfaitement les paroles de l’Ecriture ou de la Tradition ?
Pour cette raison justement, nous avons besoin que l’Eglise tranche. Quand elle fait le choix d’une certaine lecture, d’une certaine traduction, nous savons bien que d’autres choix étaient possibles. Mais ce choix inspiré nous est donné pour faire l’unité dans la vérité, et par-dessus tout, dans la charité. Finalement, Celui qui nous rassemble est tellement plus important que les petites sensibilités qui nous distinguent ! Ainsi donc, en même temps que nous nous tournons vers l’Enfant-Dieu qui vient nous délivrer, profitons de la liturgie pour sortir de quelques habitudes et réveiller notre foi.
Le Mystère de notre salut dépasse nos mots, nous n’aurons jamais fini de l’approfondir.