Par Jérôme Clair, Diacre
Etonnant clin d’œil que le calendrier de ce mois de mai. A quelques jours de la Pentecôte qui marque le terme de ce temps de Pâques, nous avons découvert les différentes étapes de réduction des restrictions sanitaires qui vont nous permettre de retrouver notre liberté, de revivre – comme si nous avions arrêté de vivre – mais surtout comme on l’entend si souvent de retrouver le « monde d’avant ». Mais avons-nous envie de retrouver le « monde d’avant » ?
Voulons-nous retrouver le « monde d’avant » où l’on discute d’une loi qui veut autoriser le « suicide assisté » – appelé plus communément « euthanasie » – ou voulons-nous d’un monde où l’on respecte la vie – chaque vie – et la dignité humaine ? « Que tout être humain possède une dignité inaliénable est une vérité qui correspond à la nature humaine indépendamment de tout changement culturel. C’est pourquoi l’être humain a la même dignité inviolable en toute époque de l’histoire et personne ne peut se sentir autorisé par les circonstances à nier cette conviction ou à ne pas agir en conséquence ». (Pape François, Fratelli Tutti)
Voulons-nous retrouver le « monde d’avant » avec ses guerres, ses attentats, son insécurité, les divisions, la haine… ou voulons-nous un monde de paix, d’unité et d’amitié entre les peuples et les religions ? Voulons-nous vraiment retrouver le « monde d’avant » avec les exclus, les personnes sans emploi, sans logement… ou bien voulons-nous un monde fraternel où la solidarité prime sur l’individualisme ? « Une terre sera féconde, un peuple portera des fruits et sera en mesure de générer l’avenir uniquement dans la mesure où il donne vie à des relations d’appartenance entre ses membres et où il crée des liens d’intégration entre les générations et les diverses communautés qui le compose ». (Pape François, Fratelli Tutti)
Voulons-nous encore retrouver le « monde d’avant » où trop souvent nous détériorons notre chère terre en oubliant que nous en avons la garde, qu’elle nous a été confiée et que nous avons à la protéger et la rendre féconde, ou bien voulons-nous d’une terre que l’on peut admirer et contempler en pensant aux générations futures ? « La destruction de l’environnement humain est très grave, parce que non seulement Dieu a confié le monde à l’être humain, mais encore la vie de celui-ci est un don qui doit être protégé de diverses formes de dégradation ». (Pape François, Laudato Si)
Voulons-nous retrouver le « monde d’avant ? Pour ma part je rêve d’un « monde nouveau ».
Je prie pour que, forts de l’Esprit Saint reçu à la Pentecôte, nous nous aimions les uns les autres comme le Christ nous a aimés et que dans le « monde d’après » nous vivions le respect de la vie et de la dignité humaine, la paix et l’amitié, la fraternité et la solidarité, le soin et le respect de la création… et ainsi, nous pourrons répondre au Christ qui nous a choisis et établis « afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ».