Pas de nouvelles détresses, vraiment ? par Alban Sartori, Coordinateur de la Diaconie
Conscients des détresses que le Covid va créer dans le long terme, nous nous sommes engagés à l’échelle de l’ensemble pastoral pour mieux coordonner la Diaconie cette année, avec le soutien du Père Antoine. Le « service du frère » est un de nos engagements de baptême qui revêt une urgence particulière : quels décrochages économiques et sociaux sont et vont être à l’œuvre ? Quels seront les effets durables des solitudes qui se sédimentent ou s’aggravent en ce moment ? Comment redonnerons-nous de l’espoir et des perspectives à une jeunesse qui s’inquiète voire se désespère ?
Nous souhaitions proposer pour le Carême une collecte en nature supplémentaire à l’échelle de nos paroisses. Nous avons donc pris contact avec les services compétents de la Mairie et de nombreuses associations pour identifier les besoins. Le retour nous a surpris : pas de nouveaux besoins parce que pas de nouvelles demandes, avec le risque de grossir les stocks des associations plutôt que d’être utile. Il n’y aurait donc pas de nouvelles détresses ? Rueil-Malmaison serait magiquement protégée des troubles du monde ? La réalité semble plus inquiétante : par pudeur, méconnaissance ou incapacité à demander de l’aide, beaucoup souffrent et se préparent parfois à des lendemains très difficiles mais en silence.
Des collectes de denrées ou de biens, hélas, nous aurons probablement à en organiser en complément de celles des associations mais que faire maintenant ?
Continuer à nous associer aux mouvements et associations qui sont aux avant-postes de la fraternité. En nous y engageant : les bénévoles d’Hiver Solidaire ont pu découvrir avec joie que l’on peut s’engager en consacrant juste quelques heures de son temps ou en rendant un service. En les soutenant financièrement, si vous le pouvez. La Conférence Saint-Vincent de Paul, le Secours catholique, le CCFD, l’Ordre de Malte comme Habitat et Humanisme, les Restos du Cœur, la Croix Rouge, Solidarités Migrants Rueil (et tant d’autres !) ont plus que jamais besoin de notre soutien.(1)
Et aussi être, là où nous sommes, des « sentinelles de la fraternité », en allant à la rencontre de ces détresses silencieuses. Nos entourages, notre voisinage, les rencontres que nous avons malgré tout en paroisses sont autant de lieu à investir par notre présence, un coup de fil, une lettre. Nul besoin d’être un psychologue ou un travailleur social pour avoir cette simple relation d’amitié et d’écoute. Le « tableau des fragilités », disponible sur le site des paroisses fragilités – site des paroisses de Rueil, est de plus en cours de mise à jour ; il vous permettra au besoin d’orienter vers un service ou une association compétente. Nous devons être cette courroie d’amitié entre ceux qui souffrent et ceux qui peuvent les aider.
« Chaque jour, une nouvelle opportunité s’offre à nous d’être constant et infatigable dans le travail d’inclure, d’intégrer et de relever celui qui gît à terre. […] Nous sommes tous responsables du blessé qui est le peuple lui-même et tous les peuples de la terre. » nous dit le Pape François dans Fratelli Tutti. Dans ce contexte si particulier pour tous, nous devons nous saisir de ces opportunités.
- Coordonnées et informations sur nombre d’entre elles sur le site des paroisses, onglet « Servir » Auprès des plus fragiles – site des paroisses de Rueil