Sacrement des malades : formule magique ou véritable Résurrection ?
par Sandrine Orand, coordinatrice de l’Aumônerie Santé
Depuis quelques semaines, vous avez pu lire des invitations à demander le sacrement des malades en paroisse ou à domicile à l’occasion du « Dimanche de la Santé ». Mais peut-être ne vous êtes-vous pas sentis concernés ?
Pourtant, cette année, le mot « Santé » résonne dans nos oreilles avec un timbre bien particulier. Cela fait près d’un an, que « pandémie », « virus », « confinement » et « crise sanitaire » font partis de notre vocabulaire et menacent notre équilibre.
Les actualités nous servent sur toutes les chaines de radio ou de télé, le nombre de morts, de contaminés et nous voilà tous amenés à devenir experts en hygiène et sécurité.
Des malades, oui, nous en connaissons de plus en plus, et il n’y a pas que ceux qui sont atteints dans leur corps. Il y a tant à dire sur les blessés de la vie, victimes collatérales de cet « envahisseur invisible ».
Comment ne pas ressentir cette période comme un tunnel sans fin ? Comment rester dans l’Espérance alors que nous sommes déjà bien fatigués par ce combat qui n’a que trop duré ?
Les textes de ce Dimanche font d’ailleurs écho à cette lassitude. Job, lui aussi est passé par « le soir qui n’en finit pas ». Et puis, on peut même se demander si la belle-mère de Pierre n’aurait pas attrapé elle aussi le coronavirus !
Mais que fait Jésus face à tout cela ? Faisant fi des gestes barrières, « Il s’approche, (…) saisit par la main (…) » et vient nous relever ! On assiste là à une onction des malades des plus spectaculaires ! Par Sa Volonté, le Seigneur nous met debout, nous rend notre dignité d’homme et de femme. Il chasse tous nos démons intérieurs : peur, découragement, tristesse, incrédulité…
Peut-être aujourd’hui ne nous sentons-nous pas légitimes à demander ce sacrement parce que nous avons la chance de ne pas endurer de maladie qu’elle soit physique ou psychique ? Mais avons-nous bien ouvert les yeux de nos cœurs pour voir celui ou celle qui autour de moi en aurait tant besoin et qui ne savait pas que cela était possible ? Nous pouvons annoncer cet Evangile et aller de par les chemins à la rencontre de ceux qui ont mal.
Est-ce que je vais oser amener « Jésus » à mon voisin que je ne veux pas déranger ou à ma collègue qui est déjà bien occupée ? La médecine va certes les soigner mais elle ne pourra jamais atteindre les plaies les plus profondes que seul Notre Dieu pourra oindre avec tout Son Amour.
Moi aussi, je peux prendre part avec le Christ à cette victoire de la Vie sur la Mort, de la Joie sur la Morosité, de la Douceur sur la Douleur. Seigneur, « tout le monde te cherche » et Toi, tu veux juste te laisser trouver.