« Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance » (Jean 15,1-17), tel est le thème retenu pour la semaine de prière en cette année 2021. Ce thème choisi exprime la vocation de prière, de réconciliation et d’unité dans l’Église et dans nos familles humaines. Il indique également la mission de tout chrétien et toute la foi des chrétiens.
En effet, chaque année, tous les chrétiens sont invités à se réunir pour renouveler la prière demandant l’unité, celle que Jésus lui-même, la veille de sa mort, a élevée de façon suppliante vers son Père : « Qu’ils soient tous un » (Jean 17, 21). Traditionnellement, cette semaine de prière est célébrée du 18 au 25 janvier, entre la commémoration de la confession de foi de Saint Pierre et celle de la conversion de Saint Paul.
En nous invitant à demeurer dans son amour, Jésus nous fait découvrir le fondement de son unité avec Dieu son Père. C’est en nous aimant les uns les autres que nous pouvons établir des rapports authentiques avec Dieu dans l’humilité. Ce thème de la Semaine de prière 2021 est donc une grande joie et une grande chance en ce temps de confinement et du Covid19. L’amour invite chacun à changer de regard à l’égard de l’autre.
Cela nécessite d’avoir peut-être le courage de dénoncer les divisions au sein de nos familles humaines et spirituelles. Ces divisions empêchent de demeurer en communion avec les autres, de travailler à mieux se connaître les uns les autres pour œuvrer à l’unité des chrétiens et promouvoir la paix.
La prière est un moyen efficace pour demander la grâce de l’unité pour tous les chrétiens. Avec A. Lerbret, reprenons cette prière : « Louez Dieu souffle commun et tout intime brûlant au centre du temps. Garde l’amour en nous subtil comme l’encens, terrible comme un sang de sacrifice, généreux comme un vin de fête, maintiens l’amour en nous comme un silence de fleur, une impatience d’orage comme un désir et une fièvre du premier jour (…) » (in « Chants du silence », Paris, Centurion, 1979, p.67.)
Etienne Rufenacht, nouveau pasteur de l’église protestante unie de Rueil-Nanterre, nous a également adressé quelques mots de méditation pour nous introduire dans cette semaine de prière, avec de le retrouver samedi 23 (cf. ci-dessous).
Cette année, dans le cadre de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le texte biblique de référence est Jean 15, 1-17. Je vous propose, à travers ce bref propos, de nous pencher sur une partie de ce texte, à savoir Jean 15, 1-5, afin de réfléchir à la nature de la relation que nous pouvons entretenir, en tant que chrétiens, avec le Christ.
Dans notre passage, afin de décrire ce que sera la communauté chrétienne et la condition du croyant après sa mort et sa résurrection, Jésus emploie la fameuse image de la vigne et de ses sarments, de la vigne et de ses branches. La vigne représente le Christ, et les branches représentent les croyants.
Tout comme la relation entre la vigne et ses branches est à la fois faite d’identité (les branches font partie de la vigne ou du pied de vigne) et de différences (les branches tout en faisant partie du pied de vigne s’en distinguent pourtant), de même, la relation entre le Christ et les croyants est constituée d’identité, d’intimité, mais aussi de différenciation.
C’est en ce sens que nous pouvons dire du Christ qu’il est à la fois pour nous l’autre et l’intime. Saint Augustin, dans les magnifiques pages de ses Confessions, a écrit, au sujet du Christ : « Bien tard je t’ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais ».