« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers »
Jérôme Clair, diacre
Réjouissons-nous, nous pouvons à nouveau célébrer ensemble l’Eucharistie « source et sommet de la Foi chrétienne », nous avons « retrouvé » nos messes. Réjouissons-nous, même si nous sommes encore contraints sur le nombre de fidèles et que cette période difficile perdure et risque de perdurer pour quelque temps encore. Laissons derrière nous ce confinement, nos échanges parfois véhéments entre catholiques sur la défense de pouvoir nous réunir, nos propos sur les erreurs d’appréciation sur le nombre de fidèles aux messes, sur les désaccords de la bonne stratégie à adopter face à cette crise … Laissons derrière nous toutes ces nombreuses sources de divisions.
Ne nous laissons pas voler ce temps de l’Avent, ne nous laissons pas égarer et éloigner de ce temps de préparation à Noël. Déjà le deuxième dimanche de l’Avent et dans moins de trois semaines ce sera Noël. Prenons le temps de nous préparer, de nous hisser hors du brouhaha. La semaine dernière nous étions invités à veiller et aujourd’hui nous sommes invités à préparer le chemin du Seigneur et rendre droits ses sentiers. Il nous reste trois semaines pour continuer à nous préparer. Nous avons « retrouvé » nos messes, mais ne nous limitons pas au seul « culte », au sens des seuls actes cultuels, oubliant que c’est par toute sa vie qu’un chrétien s’efforce d’honorer Dieu. Ne négligeons aucune piste pour nous préparer à Noël.
Veiller : continuons à nous mettre en veille, à rester éveillés. Ne dormons pas, recentrons-nous sur l’essentiel. Mais cette veille est aussi celle d’être vigilant et attentif au prochain, prendre soin de la fragilité. Que ce temps de l’Avent soit un temps privilégié pour veiller sur ma famille, sur mes voisins, sur le SDF, sur les personnes isolées ou malades… Le pape dans son homélie du 1er dimanche de l’Avent nous dit : «On ne peut être chrétiens sans la charité. Pour certains on dirait qu’éprouver de la compassion, aider, servir, est une chose pour les perdants ! En réalité c’est l’unique chose gagnante, parce qu’elle est déjà projetée vers le futur, vers le jour du Seigneur, quand tout passera et qu’il ne restera que l’amour. C’est avec les œuvres de miséricorde que nous nous approchons du Seigneur».
Prier : « soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus » (1 Th 5). Prier, c’est allumer une lumière dans la nuit. La prière permet à Dieu d’être proche de nous, c’est pourquoi elle libère de la solitude et donne l’espérance. La prière oxygène la vie. « Prier, c’est d’abord faire silence pour entrer en soi-même, se mettre à l’écoute des Ecritures, dont la surprenante richesse est capable de toucher chaque cœur avec une précision chirurgicale, faire monter vers Dieu la louange, le repentir, les demandes qui surgissent du plus profond de l’être » (Mgr Rougé, Un sursaut d’Espérance).
Ecouter et méditer la Parole de Dieu : prenons le temps de nous nourrir de cette Parole qui nous est donnée, prenons le temps de méditer ce que Dieu a à nous dire. Jésus frappe à la porte de notre cœur, laissons-le entrer, pour qu’il apaise nos souffrances, qu’il éclaire notre route, qu’il nous aide à discerner. Laissons-le se faire proche. «L’Avent est le temps où il faut faire mémoire de la proximité de Dieu qui est descendu vers nous. Le premier pas de la foi est de dire au Seigneur que nous avons besoin de lui, de sa proximité» (pape François).
Veiller, prier, méditer pour préparer les chemins du Seigneur et accueillir le règne du Christ dans nos vies aujourd’hui.