La fête de Tous les Saints annonce notre résurrection…
Francis Lapierre, diacre
La fonction de tout croyant en ce jour de Fête de tous les Saints ne consiste pas à exprimer des condoléances aux familles de nos chers disparus mais à redire notre foi en leur résurrection.
Nous avons un grand nombre de textes religieux qui nous disent que Dieu est notre Père à tous, qu’il est bon pour nous et ces textes nous sommes prêts à les entendre. Curieusement, nous butons sur le problème de la mort, comme si Dieu avait oublié de la prendre en compte, ce qui est faire injure à Son Intelligence !
Je ne servirais pas un Dieu qui m’oublierait au seuil de la mort.
La mort fait donc partie de notre histoire, la vie est comme un iceberg dont nous ne verrions qu’une partie. Notre accomplissement : ressembler à Dieu pour pouvoir communiquer avec lui, ne peut s’accomplir que dans l’au-delà.
Trois évangélistes nous ont décrit Jésus Christ avant, puis après sa mort et ces textes conduisent à la conclusion que la mort n’est pas une privation de notre personnalité, mais un enrichissement.
Jésus après sa mort, reprend la conversation avec les disciples, là où il les avait laissés et se remet à table avec eux… Avant sa mort, il aimait le poisson, à son retour, il redemande du poisson ! Mais en plus, il se fait voir à qui il veut, franchit les murs et les portes fermées du Cénacle et fait la leçon à Thomas qui imprudemment, clamait son incrédulité au sujet de la résurrection du maître.
Ce qu’a fait Dieu le Père en préservant au travers de la mort l’intégrité de son Fils, il l’a déjà fait pour tous ceux qui nous ont précédés et que nous appelons Saints parce qu’ils ont vu Dieu.
Saint Jean, l’évangéliste le plus proche de Jésus, développe la même idée au travers des nombreuses demeures que le Père a préparées pour nous dans son Royaume. Très mystérieusement, chacun y retrouvera des éléments de sa vie d’aujourd’hui et sera accueilli par ceux qui l’ont aimé et précédé en ce lieu.
Saint Jean ouvre une autre piste en mettant dans la bouche de Jésus : Là où je suis, je vous préparerai une place… Tout mortel dirait : Quand j’y serai, je vous préparerai… Jésus semble nous faire comprendre que tout en discutant avec ses disciples, il n’a pas quitté le Royaume.
Jésus ayant vaincu la mort, est maître du temps et de l’espace. Comme tous nous le serons !
Qu’allons-nous faire de tout ce temps que la vie éternelle nous octroie ?
Nous autres occidentaux, allons toujours au plus pressé, les yeux fixés sur l’horizon. Nous avons donc laissé en jachère l’essentiel des potentialités que Dieu le Père nous avait accordées. Le temps sera donc venu de faire le tour en nous-mêmes (comme le fils prodigue !), de découvrir qui nous sommes vraiment, quel était de projet de Dieu pour nous, afin que nous puissions enfin rendre grâce au Créateur en toute connaissance de cause. Les Saints, qui connaissent déjà la Tendresse de Dieu nous aideront à faire ce chemin… Car comment aimer Dieu en nos frères si l’on ne commence pas par s’aimer soi-même ?