La Sainte Trinité
par Francis Lapierre, Diacre
Un seul Dieu en trois personnes : Père, Fils et Esprit Saint, non pas à la fois, mais en trois personnes distinctes. Cela invite les hommes que nous sommes à une sorte de pèlerinage intérieur, des efforts, un chemin à parcourir pour accéder à ce mystère. La première lecture de ce dimanche nous le dit bien : Moïse refait l’ascension du Mont Sinaï, après avoir une première fois, brisé les Tables de Loi écrites par Dieu, parce que le peuple n’est pas prêt à les accueillir. Chargé de deux Tables de pierre vierges, le voici qui remonte, courageusement, le souffle court, à pas comptés, mais le salut de l’humanité est à ce prix. Le terme de Trinité n’est pas dans les évangiles. C’est donc que cette révélation sur la nature divine a eu besoin de mûrir ! Mais Jean, l’évangéliste de ce jour, nous aide en situant le début de sa rédaction au Commencement. « Au commencement était le Verbe. », c’est-à-dire la force créatrice de Dieu par le moyen de sa Parole, qui en hébreu, signifie à la fois dire et faire. Jésus révèlera à des Juifs incrédules que lui aussi, bien avant Abraham, il EST déjà là, de même que l’Esprit ! Le confinement vient de nous rappeler combien nous avons soif des relations entre personnes. La Trinité est l’icône parfaite de cette soif, non de l’autre, mais des autres. Le Père, le Fils et l’Esprit-Saint s’aiment en plénitude dès avant la création du monde. La Création devient dès lors une conséquence directe et visible de l’Amour de Dieu, et c’est ainsi que Dieu, à chaque jour du récit de La Genèse, trouve que : cela était bon ! Sur la fameuse Icône de la Trinité d’Andrei Roublev (vers 1420), les trois personnages ont le même âge, une auréole identique et tiennent chacun un bâton de berger. De plus, l’artiste a brisé les codes en mélangeant les couleurs de leurs vêtements. Une manière de nous dire : « Accueille, fils d’Abraham, Celui qui viendra un jour te voir. Aie confiance ! Viendra te visiter de nous trois, Celui dont tu as besoin. »