Éloge de la fidélité
par le P. Antoine Vairon
C’est parfois si proche. C’est parfois si présent. C’est parfois si visible que l’on court même le risque de ne plus le réaliser vraiment. Ce que nous avons sous les yeux ? C’est la présence des autres et ce qu’ils font pour nous, ce que nous recevons du fruit de leur travail, de leurs efforts, de leur amour. Et comme cela se révèle vrai dans la vie paroissiale ! Comment ne pas réaliser que si chacune de nos paroisses est vivante et active, c’est bien parce qu’il y a des baptisés qui sont d’une fidélité étonnante.
Ceux, qui ont accepté de prendre une responsabilité forte à la tête d’un service d’Église, dans une équipe paroissiale, dans une mission ecclésiale, se dévouent à ce service avec une énergie et une application stupéfiante.
Il y a tous ceux et celles qui font vivre l’ordinaire des jours pour que le Seigneur soit célébré chaque semaine dans des liturgies qui sont toujours lieu de la rencontre du Seigneur avec son peuple : animateurs de chants, membres des équipes liturgiques, enfants de chœur et leurs responsables, sacristains, musiciens, plumes qui rédigent les intentions de prière universelle pour que la prière commune ne cesse pas de jaillir de manière toujours neuve. Sans oublier les cœurs et les mains actifs qui agissent en coulisses pour que nos sanctuaires soient toujours propres, et rehaussés de décoration florale.
Vous est-il jamais arrivé de venir à l’église le dimanche et ne pas trouver une liturgie préparée ?Et aussi, vous est-il jamais arrivé de venir à l’église le dimanche et de vous retrouver tout seul dans l’assemblée ? Chaque fois la présence d’autres paroissiens, de tout âge, qui eux aussi portent le très beau nom de « fidèles du Christ » ont fait que vous étiez soutenu, entouré, encouragé, porté par leurs prières qui montaient, jointes à la vôtre, dans cette louange eucharistique que l’Église ne se lasse pas d’offrir ! Et que dire de la présence fidèle des prêtres et diacres à vos côtés.
Ceux et celles qui ont pris un service D’Église pour que la grâce du baptême soit préparée avec ceux qui vont la recevoir ou avec les parents qui demandent ce trésor pour leur tout jeune enfant ; pour que les jeunes couples soient accompagnés et fortifiés au moment où ils veulent placer leur vie dans la grâce du mariage éclairée par l’Évangile ; pour que les familles qui connaissent un deuil entendent l’espérance chrétienne et soient accompagnées pour célébrer les funérailles de leur défunt ; pour que les personnes âgées soient visitées dans leur maison de retraite, à l’hôpital ou chez elle.
Et il faut bien sûr ajouter nos nombreux catéchistes et animateurs d’aumônerie, hommes et femmes, qui font découvrir aux enfants et aux jeunes ce que signifie être fille et fils bien-aimé du Père Eternel, frère en Jésus-Christ. Et encore tous les baptisés qui s’impliquent dans la formation, dans l’animation des groupes bibliques, groupe de partage, dans toutes ces initiatives qui permettent d’approfondir notre foi chrétienne et l’intelligence que nous en avons. Ceux qui donnent du temps pour l’accueil sous bien des formes.
Nous ne saurions oublier tous les catholiques engagés dans les mouvements caritatifs, les mouvements scouts variés, et même, animés par leur foi au Christ et le souffle de son Esprit Saint, dans de multiples associations ou tâches sociales voire même des engagements politiques : ils rappellent que le service du frère est essentiel et incontournable pour tout disciple du Christ.
J’aimerais souligner également l’application et le dévouement de nos secrétaires paroissiales et de tout ceux qui travaillent pour le fonctionnement de nos paroisses.
Tout cela vous paraît banal, habituel ? C’est bien pour cela qu’il me plaît à le souligner en ce début d’année.
Tout ce dévouement et ces fidélités ordinaires doivent faire notre émerveillement ! Nous ne pouvons pas nous y habituer ou les considérer simplement comme « normal ». Il y a quelques années, une jeune femme, juste quelques semaines avant son mariage, m’avait dit combien elle avait été touchée quelque temps auparavant de découvrir une petite phrase qui éclairait déjà sa vie de couple : « ce n’est pas un dû, c’est un don ! ».
*Nous sommes encore dans cette période où nous échangeons des vœux pour 2019. Je souhaite que nous ayons tous le goût de faire partie des personnes qui sont engagées, impliquées, au service… dont la vie est donnée par amour, puisque, comme le dit une belle expression de la liturgie « donne nous de trouver notre joie dans notre fidélité, car c’est un bonheur durable et profonds de servir constamment le créateur de tout bien» (oraison 33ème dimanche Temps ordinaire)
Bonne année 2019 ? Pour ce qui dépend de nous, nous allons œuvrer pour que cette année soit belle !