“Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et mets en toi en route pour la terre d’Israël”, Mt 2,20
par la Père Yannick Demey
C’est le thème qui accompagnera le pèlerinage des pères de famille du groupe de Rueil Malmaison qui se déroulera du 29 juin au 1er juillet sur les routes qui mènent au Mont Saint -Michel. Pour autant, d’autres pères pèlerins de France marcheront vers Cotignac, ou Vézelay, ou encore Montligeon, comme les mères de famille de Rueil ont marché dernièrement vers Cotignac accompagnées du P. Antoine et du P. Jean Berlin.
Partir en pèlerinage, seul, en famille ou encore en groupe serait-il dans l’air du temps ? A quoi correspond ce besoin de se mettre en route vers une destination particulière, en acceptant de vivre de façon simple et en consentant un effort physique qui passe par la marche à l’heure où nos moyens techniques nous préservent de tout effort physique ?
Qu’est-ce qui pousse des hommes et pères de familles ou des femmes et mères de famille à quitter le temps d’un weekend de 3 jours leur famille, leur activité professionnelle et leur vie quotidienne pour cette parenthèse pédestre ? Probablement que les motivations des uns et des autres seraient quelque peu différentes si l’on interrogeait les participants. Pourtant, probablement également que nous retrouverions des raisons similaires au fond des coeurs : faire une expérience de foi qui passe par la marche, par le fait de quitter son quotidien habituel et urbain, par le fait d’offrir ce temps au Seigneur afin de vivre quelque chose avec Lui, par la joie de partager ce temps avec d’autres personnes, connues ou à découvrir sur le chemin,…bref engager son existence pour un temps bref mais essentiel de recherche de Dieu en sa vie. Pourtant une fois parti, il reste encore à s’ouvrir aux imprévus de Dieu, toujours possibles dans nos vies, et donc a fortiori durant un temps de pèlerinage.
Dans notre société complexe, prenante par son rythme effréné, parfois inquiétante, beaucoup parmi nous éprouvent ce besoin de se poser un temps, à l’écart, afin de reprendre pied dans leur existence, de stopper un instant le déroulé trop rapide du fil de leur vie, de donner du temps au Seigneur de nos vies. Bref, de reprendre souffle !
“Il s’agit toujours de se déplanter”.
“Ne craignez pas”. Tout le mouvement de la Bible est là, depuis Abraham.
“Exi, sors”. Toute église sera toujours invitée à quitter son lieu.
“Si je ne m’en vais pas; l’Esprit ne viendra pas”.
Jean Sulivan