« La semaine de la joie arrive au bon moment à Rueil Malmaison »,
Entretien avec Père Antoine sur la semaine de la joie qui débute ce dimanche 11 mars dans la ville de Rueil Malmaison.
par Thierry Akakpo
Une Semaine de la joie est organisée à Rueil Malmaison dès ce dimanche, d’où est venue cette idée ?
Nous avions une envie et voulions avoir un événement commun aux 4 paroisses de Rueil Malmaison. Jusqu’à présent, on a beaucoup d’activités au sein des 4 paroisses, qui ont chacune une histoire et des richesses propres. L’idée est de pouvoir avoir un événement qui puisse offrir à tout le monde une occasion de rencontre.
Ensuite, en l’espace d’une quinzaine de jours, au début du mois d’octobre, au sein de l’équipe d’animation pastorale – qui a un rôle de coordination pour l’ensemble de Rueil Malmaison – et au sein chacune des 4 équipes paroissiales, nous avons décidé d’une semaine missionnaire. On ne l’a jamais fait, mais comme dans la vie chrétienne, on fait plein de choses qu’on a jamais fait, on s’est dit : “on va se lancer”. On ne sait pas exactement ce que cela va donner mais avec la foi et la confiance, on s’est lancé dans cette idée.
Comment est-on passé de la semaine missionnaire au thème de la semaine de la joie ?
La vie chrétienne c’est la rencontre avec le mystère de Dieu qui se révèle à nous et vient remplir nos vies. Et quand une vie est chrétienne, elle déborde en charité, en générosité en service, dans une multitude d’engagements envers les autres. Elle déborde aussi par l’envie de raconter aux autres cet amour et cette connaissance de Dieu qui est source de joie.
En fait, ce n’est pas au départ mais plutôt très progressivement, au fil des semaines, que nous avons décidé d’une semaine missionnaire.
Ensuite c’est devenu « Partageons la joie de l’Evangile », puisque cela nous concerne tous. Cette phrase vient de l’exhortation apostolique du Pape François « la joie de l’Evangile », donnée au début de son pontificat, une sorte de feuille de route pour l’Eglise aujourd’hui. En réalité, c’est une phrase qui est donnée par le Christ « Que ma joie soit en vous ! »
Célébrer en plein carême, période marquée de pénitence et de jeûne, une semaine de la joie, est-ce une contradiction ?
Cela peut sembler contradictoire mais en réalité il n’en est point pour 2 raisons.
D’abord le Pape François nous exhorte à ne pas être des chrétiens avec une “face de carême”. La nature du Carême est déjà en elle-même joyeuse car elle est le recentrement sur Dieu et une occasion de faire de nouveau plus de place à l’amour de Dieu dans nos vies en y dégageant ce qui nous encombre, nous alourdit, nous attriste, ce qui nous détourne de Dieu c’est-à-dire le péché. Cette véritable conversion du cœur rend elle-même joyeux. Il suffit de voir la rencontre de cœur entre Jésus et Zachée dans l’Evangile selon St Luc au chapitre 19.
La deuxième raison, plus profonde, on peut la remarquer en méditant le moment de la vie de Jésus où il prononce cette phrase « Que ma joie soit en vous ». Il l’a dit le jeudi saint au moment où il était avec ses amis, ses intimes, juste avant de rentrer dans sa Passion. Alors que Jésus sait qu’Il entrera dans les souffrances de la Passion, Il dit à ses disciples «… Je vous dis toutes ces paroles pour que ma Joie soit en vous (….) pour que vous soyez remplis de joie, une joie parfaite » et d’insister un peu plus loin dans ce beau chapitre 15 de l’Evangile selon St jean « une joie que personne ne pourra vous retirer ». Et donc, on découvre que Jésus nous donne sa joie avant d’entrer dans l’épreuve de sa Passion. Et nous, nous vivons la grande semaine de la joie juste avant de rentrer dans la grande Semaine Sainte, ce moment pendant lequel nous suivrons le Christ aux heures de sa Passion pour voir l’œuvre d’amour qu’Il réalise. Cet amour plus fort que toutes les formes de mal, de violence, de haine et de péché et qui met dans nos vies la puissance de la Résurrection. Donc la semaine de la joie à Rueil arrive au bon moment.
Plusieurs événements sont prévus en cette semaine. Pouvez-nous en dire plus ?
On a prévu un feu d’artifices d’événements et de propositions sur nos 4 paroisses, à la Chapelle St Maximilien Kolbe, dans les écoles catholiques, dans les rues et marchés, et d’autres lieux à Rueil. Ce qui est essentiel, ce n’est pas tant les événements en eux-mêmes, mais les rencontres que ces événements vont rendre possibles. La vie chrétienne est essentiellement une relation d’amour, de Dieu à nous et de nous à Dieu, et du coup une relation tournée vers les autres. L’objectif poursuivi à travers tous ces événements, c’est de pouvoir raconter ce qui nous anime en tant que chrétiens et le faire partager à d’autres, de partager la richesse de la vie chrétienne qui nous vient de l’Evangile. Evidemment cela va susciter beaucoup d’échanges et de conversations. Et lorsque les cœurs s’ouvriront dans ces échanges, la joie profonde que le Christ donne, qui n’est pas éphémère, peut entrer dans les vies pour toujours.
Un évènement au programme que vous aimez plus que les autres ?
Un évènement plus que les autres ? C’est précisément la rencontre (Sourire). Il y a 7 sacrements dans l’Eglise, mais on dit parfois de façon humoristique qu’il existe un 8e sacrement. Il s’agit du “sacrement du frère”. Il n’y a pas une activité plus ou moins importante que les autres. Chacune des activités prévues va permettre de belles et vraies rencontres humaines dans la présence de Dieu. Donc il faut y aller pour voir !
Justement, ces riches activités sont-elles uniquement destinées à vos paroissiens ?
Nous invitons tous ceux qui ont le cœur ouvert, tous ceux qui ont soif de rencontre vraie, tous ceux qui veulent que ce soit la lumière et la joie qui guident leur vie. Nous, nous aurons plaisir à leur dire qu’il y a une Lumière, une Joie venue de Dieu qui guide nos vies.
Un dernier mot peut-être ?
Comme au début de l’Evangile, je dirais “venez et voyez !”
Merci Père Antoine
Merci