La non-violence active comme style de vie !
par Père Antoine Vairon
La solennité de l’Epiphanie que nous célébrons aujourd’hui prolonge notre joie de Noël et nous permet de continuer à discerner dans notre vie, la présence de cette « Etoile » de Noël parmi les multitudes d’étoiles qui jalonnent notre existence. Dans sa manifestation aux peuples du monde, le Fils de Dieu nous invite à le scruter avec espérance et à considérer que l’œuvre de Dieu c’est de réunir le monde entier sous un seul Roi, Jésus-Christ.
Une nouvelle année commence, certainement avec de nouveaux défis, de nouveaux projets personnels familiaux ou paroissiaux et des résolutions de tout genre. Toutefois, nous ne savons pas d’avance ce qu’elle nous réserve. En effet, dans un monde qui devient de plus en plus violent et dangereux, et où nous sommes, selon les mots du Pape François, aux prises avec « une terrible guerre mondiale par morceaux », il ne serait pas anodin de revenir sur ce que le Saint-Père exprimait l’an dernier dans son message pour la 50e journée mondiale de la paix, intitulé « La non-violence : style d’une politique pour la paix ». Il poursuit d’ailleurs cette année sur ce thème par une réflexion sur la migration comme conséquence directe des multiples violences (message de la 51e journée mondiale de la paix de 2018, « Les migrants et les réfugiés : des hommes et des femmes en quête de paix »)
La proposition du Pape de faire de la non-violence un style de vie, c’est-à-dire en faisant à qu’elle puisse devenir « le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes ! », est une invitation à devenir de vrais disciples de Jésus. Un style de vie qui nous permettra de résister aux tentations de la haine, des violences verbales ou physiques et de nous convertir à l’amour. Cependant, faire de la non-violence un style de vie en suivant le modèle de l’Evangile ne consiste pas, souligne le Pape, « à se résigner au mal […] mais à répondre au mal par le bien (cf. Rm 12, 17-21), en brisant ainsi la chaîne de l’injustice »
Plus qu’un projet de vie individuel, la non-violence devrait s’enraciner, selon le Pape, à l’intérieur de la vie familiale par l’éducation à cette vertu. Car, « Si l’origine dont émane la violence est le cœur des hommes, il est alors fondamental de parcourir le sentier de la non-violence en premier lieu à l’intérieur de la famille. […] La famille est le creuset indispensable dans lequel époux, parents et enfants, frères et sœurs apprennent à communiquer et à prendre soin les uns des autres de manière désintéressée, et où les frictions, voire les conflits doivent être surmontés non pas par la force, mais par le dialogue, le respect, la recherche du bien de l’autre, la miséricorde et le pardon.»
Finalement, choisir la non-violence active comme style de vie au début de cette année, c’est vouloir devenir, comme beaucoup de nos illustres contemporains (Mère Teresa, Jean-Paul II…), les artisans de paix. Que cette année puisse apporter paix et joie dans nos familles, nos communautés et dans le monde qui en a tant besoin.